Etats-Unis : fin de conversation ?Â
- Thomas Patris de Breuil
- 17 sept.
- 2 min de lecture
Trait constitutif de la démocratie, la conversation façonne la sphère publique et la société civile. Rôle essentiel dans la construction d’une critique politique saine et constructive. Des débats publics aux médias mainstream, elle permet la confrontation d’idées dans un cadre normé.  Réussir une conversation nécessite un certain savoir-faire et plusieurs ingrédients. Parmi eux, l’écoute et l’acceptation de son interlocuteur. Pouvant faire office d’exutoire, elle peut atténuer des fractures irréconciliables et les violences politiques.
Symbole d’une époque archipelisée, chaque camp de la société américaine tient l’autre responsable de ce brasier explosif.
En faisant fi de ses idées politiques nauséabondes, Charly Kirk avait le mérite d’organiser des débats dans des universités hostiles à ses idées, à la conquête de la jeunesse démocrate. « Aller au front », aller à la rencontre de populations qui ne sont pas de votre avis est une nouvelle manière de faire de la politique aux Etats-Unis. Allant facilement à la confrontation dans une époque ou chacun parle à son électorat sur Fox News ou sur CNN. L’art de la contradiction est la pierre angulaire d’une démocratie vivante qui accepte ses mutations.
On caricature souvent les conservateurs américains comme des obèses en marcel qui se donnent rendez vous sur des parkings pour agiter le drapeau confédéré. L’Histoire compte de plus en plus pour la nouvelle génération de républicains qui s’en sert dans une guerre culturelle contre les « rouges démocrates », considérés comme des ennemis de l’intérieur.
L’Armée est mobilisée dans des villes comme Los Angeles ou Washington alors que la constitution ne prévoit pas de le faire. Instrumentalisation de l’armée qui n’a pas vocation à s’occuper des affaires intérieures.
L’administration Trump nie le profil de l’assaillant car il ne sert pas son récit qui est déjà inscrit dans le marbre quoi qu’il arrive. Le coupable est tout trouvé. Les démocrates.

L’assassinat de Charly Kirk est une tragédie car Donald Trump va se servir de cet assassinat pour réprimer plus fortement tous ses « opposants » comme des professeurs , des avocats ou des juges en leur attribuant toute la responsabilité de la violence aux Etats-Unis.
Au nom d’une Constitution qui garantit le respect sans frein de la liberté d’expression comme le droit de porter des armes, les États-Unis ne cessent de prolonger leur histoire ensanglantée.
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