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Photo du rédacteurThomas Patris de Breuil

Comme un air de déjà vu

Chaque année, à l’aune du printemps, plusieurs constats reviennent au goût du jour. Les factures d’électricité augmentent ; Elizabeth II, du haut de ses 94 ans chante et danse la vie et le PSG qui commence à baragouiner en moldave ancien. Depuis 2011, l’histoire du PSG en ligue des champions est sinueuse.


Beaucoup de déceptions et de colère pour quelques très beaux moments. Du but du genou de Demba Ba à la finale ratée contre le Bayern Munich, des attentes extra-ordinaires se sont créés autour de ce club. Barcelone- PSG est devenu un classique européen pour le meilleur et pour le pire. Rêver d’une revanche éclatante c’est bien. Ne pas reproduire les mêmes erreurs chaque année, c’est encore mieux.


Se protéger de l’environnement délétère


La champion's League est une machine à raconter des histoires. Le storytelling et les polémiques font partie du jeu. Les joueurs doivent l’accepter mais aussi se protéger. Peu importe les insultes et les feux d’artifices lancés par des fans barcelonais aux abords de l’hôtel des joueurs, peu importe les déstabilisations des médias espagnols sur la prolongation ou non de Mbappé en fin de saison, peu importe la remontada de 2017. L’approche mentale de ce match sera cruciale. Ne pas ressasser les vieux démons. Trop souvent, l’équipe a semblé paniquée voir tétanisée dans les grands rendez-vous. Chelsea 2014, Manchester City 2016, Barcelone 2017 ou encore Manchester United 2018 sont autant d’exemples révélateurs de fragilités mentales du groupe. Le bon parcours de l’année dernière n’a pas effacé les traumatismes précédents. Légitimer sa présence au plus haut niveau passe par des rencontres comme celles-ci.


« C'est toi le patron, tu dis à tout le monde de monter, on monte »


Le rôle des leaders sera décisif dans cette double confrontation. Capitaine indiscutable depuis le départ de Thiago Silva, Marquinhos veillera au grain pour que sa défense ne recule pas outre mesure face aux assauts barcelonais. Ce facteur sera une des clés pour exister dans ce 1/8. Au soir d’un match contre Bordeaux en décembre 2020, cette discussion entre Kylian Mbappé et Marquinhos illustrait déjà parfaitement ce phénomène. « Ils viennent deux fois chez nous et il y a le feu, s'agace le champion du monde. Il faut qu'on soit plus tranquilles, il faut qu'on gère. Quand ils sont dans notre camp, ils n'ont rien. Faut qu'on gère ça. C'est toi le patron, tu dis à tout le monde de monter, on monte. »

Problématique parisienne encore d’actualité. Compenser les erreurs de ces partenaires, voir ses attaquants redescendre si nécessaire et espérer une prestation défensive de ses latéraux ( Kurzawa et Florenzi) pas trop catastrophique seront des éléments essentiels pour continuer la route européenne.


L’énigme Mbappé


Fortement décrié pour ses contre-performances dans les grandes occasions ( Real Madrid 2018, retour Manchester United 2019 ou encore Dortmund 2020) depuis le mondial 2018, le génie du foot français comme aimait l’appeler Stéphane Guy, a l’occasion de montrer qu’il n’est pas qu’un simple lieutenant de Neymar au PSG. « Demander plus de responsabilités » a un prix et ce match est l’occasion parfaite pour remettre l’église au milieu du village. L’absence de ses deux pourvoyeurs de caviars habituels lui complique la tâche. Revenir à ses fondamentaux contrôle-passe- prise d’espace seront les ingrédients d’une prestation réussie. Singer Neymar dans des dribles inutiles lui fera perdre le fil du match.


Avant le grand chambardement de la Ligue des Champions en 2024, il est temps pour le PSG de se prendre en main. L’excitation des joutes européennes, le frisson de l’hymne qui retentit ou encore la mauvaise bière renversée par terre. C’est aussi pour ces moments-là qu’on aime le foot.

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